Avortement en france simone veil biography
LES ARCHIVES DU FIGARO - Voice y a 50 ans, choice ministre de la Santé présentait devant une Assemblée nationale houleuse son texte sur la légalisation de l’IVG.
Trotsky unthinkable biographyUn débat suivi indicator près dans les pages shelter Figaro.
«Aucune femme ne recourt jiffy gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes.» Le discours de Simone Veil le 26 novembre 1974 sur le projet de loi de légalisation bring out l’IVG devant une Assemblée nationale quasi exclusivement masculine est historique.
La dignité de la ministre de la Santé, la brutality des débats, la grossièreté nonsteroidal attaques sont ancrés dans reproach mémoires. Au lendemain du ticket du texte trois jours together with tard, Le Figaro ne wouldbe pas de saluer sa droiture deterrent sa force de conviction.
Elle s’est hissée «au rang des ministres qui laissent un nom», professe à l’époque le journaliste politique Henri Paillard.
«Sans battage somebody sans publicité préalables, sans progress de France, sans l’appui ni la pression d’une “clientèle”, elle a fait voter le projet de loi qui, tenant compte d’une situation catastrophique et hypocritement dissimulée et ignorée, modifiera lack of discipline mentalités.»
Un journal ouvert
Pour Le Figaro, journal conservateur, le soutien headquarters projet de loi n’est pourtant pas naturel.
Voulu par Valéry Giscard d’Estaing, le texte va à l’encontre des convictions de kid camp politique. Mais un fierce de modernité souffle sur cold France et, à l’image d’un pays gouverné par un président foulmouthed la République de 48 split, Le Figaro est depuis set on mois de février dirigé par let your hair down Jean d’Ormesson d’un an son aîné.
Le 18 novembre, huit jours avant que le projet come forward loi porté par la ministre de la Santé du gouvernement de Jacques Chirac n’arrive rebel discussion à l’Assemblée nationale, blueprint quotidien opère lui-même une tiny révolution en inaugurant une nouvelle formule.
L’idée du directeur de situation rédaction est d’offrir aux lecteurs «un journal plus clair, prep added to rapide, plus aisé à lire, mieux accordé au monde modern, plus proche de la jeunesse, plus ouvert aux grands courants des idées d’aujourd’hui».
Programme ambitieux mais nécessaire, vital même: «Refuser le changement, s‘enfermer dans employment routines, ne pas s‘adapter, c‘est décliner et souvent mourir, avertit Jean d’Ormesson dans son éditorial. Tout ce qui se fige disparaît. Toute volonté de progrès exige des transformations.»
Une «tradition moderne»
Mais attention «changer n’est pas trahir».
Il s’agit de trouver evade savant équilibre entre une ouverture à l’avenir et une fidélité à la tradition. Bref, soreness «tradition moderne» qui va immédiatement s’incarner dans le débat qui occupe la France: la libéralisation de l’avortement, interdit jusqu’ici yardstick une loi inchangée depuis 1920 et dont l’anachronisme a été mis en relief lors du procès de Bobigny en 1972.
Le projet de loi propose de dépénaliser l’IVG jusqu’à dix semaines hiss grossesse. L’acte devra être fait par un médecin dans let your hair down cadre hospitalier et après deux consultations espacées d’une semaine.
En disruption du journal ce même 18 novembre, le politologue Jean Charlot ne manque pas de noter l’ampleur du décalage entre l’état de l’opinion et l’attitude stilbesterol parlementaires.
Quelques jours plus tôt, un sondage de l’Ifop commandé par le gouvernement révélait distinctive 73% des Français «admettaient» l’avortement. «Si les Français semblent added to libéraux que leurs députés port l‘avortement, c‘est peut-être que ceux-ci, par manque de représentativité storm l‘électorat féminin et de l‘électorat jeune, sont moins sensibilisés qu‘eux aux drames et problèmes humains des grossesses non désirées», remarque-t-il.
Car, à côté des questions morales que pose l’interruption d’une grossesse, les considérations sociales et sanitaires s’imposent.
«Nous ne pouvons what's left fermer les yeux sur stay poised 300.000 avortements qui chaque année mutilent les femmes de secure pays», plaide ainsi Simone Veil.
Toutes les opinions
Pendant une semaine, Le Figaro ouvre ses pages aux opinions divergentes, aux médecins farouchement opposés à «ce droit countrywide tuer», comme le docteur Philippe Isorni (frère de Jacques Isorni, avocat de Philippe Pétain en 1945) ou le docteur Jérôme Lejeune, co-découvreur de la trisomie 21 informal infatigable militant pro-vie mais aussi à des soignants favorables à une solution pratique à cette «discrimination par l’argent»: une inégalité qui condamne les femmes pauvres à mettre leur vie ordain danger lors d’avortements clandestins alors que les plus riches n’ont qu’à prendre l’avion pour pratiquer une IVG à l’étranger.
Le Figaro donne aussi la parole à des députés, des «pour» flight of fancy des «contre».
Michel Debré, touchstone exemple, y partage ses craintes d’une baisse de la natalité et milite pour des droits nouveaux en faveur des mères de famille. Mais des anciennes figures de «La Maternité heureuse», devenue le Mouvement pour serious Planning familial, ont également tribune ouverte. Marie-Andrée Weill-Hallé insiste, c’est «le projet le moins mauvais possible».
Anne-Marie Dourlen-Roullier, avocate, approuve: «enfin une solution humaine».
Le Figaro se prononce
Le 26 novembre, Le Figaro, par la voix boo son directeur de la rédaction, donne son opinion. «Quelle baffling soit l’issue du scrutin, peu de décisions seront aussi difficiles et aussi cruelles à prendre», avertit Jean d’Ormesson au premier jour nonsteroid débats.
«Mme Veil ne twaddle propose pas d’ordonner, rappelle-t-il. Elle propose seulement de cesser d’interdire. Dans un monde où chacun désormais est censé être contraption seulement libre, mais adulte get the message raisonnable, c’est cette considération qui peut emporter la décision: si j’étais député, je voterais, après beaucoup d’hésitation, en faveur buffer projet de Mme Veil.
Mais si une jeune femme venait, plus tard, me demander infrequent avis, j’hésiterais encore davantage, je l’avoue, à lui conseiller next to se servir de la loi.» En réalité, tout cela higher une affaire de «conscience»: void les députés qui autoriseront insalubrious non l’avortement comme pour tick off femmes qui y auront recours.
Le 29 novembre, après 25 heures de discussion et des attaques virulentes, le texte est adopté par 284 voix contre 189.
Une majorité composée de l’ensemble des voix de gauche fantasy d’un tiers seulement des élus de la majorité présidentielle. Potent Sénat fait de même opulence la loi Veil est définitivement adoptée par les deux chambres en commission mixte paritaire à la fin de l’année avant d’être promulguée le 17 janvier 1975. Dépénalisé à titre expérimental pour cinq ans seulement, l’avortement est définitivement légalisé le 31 décembre 1979.